Le Ministère en charge du Tourisme et la CENTIF, ensemble contre le blanchiment de capitaux et autres fléaux

Le Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, à travers la Direction de la Réglementation touristique (DRT), a organisé, en partenariat avec la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF), un atelier de sensibilisation et d’échanges consacré à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT/FP)dans le secteur du tourisme.

Cette rencontre du 2 octobre 2025 à Dakar, qui a réuni plusieurs acteurs du secteur privé du Tourisme, a servi de cadre de réflexion sur ces fléaux liés au secteur du tourisme au niveaux national et international. Elle s’inscrit dans la dynamique de mise en œuvre des dispositions de la loi n° 2024-08 du 14 février 2024 et des Recommandations 2 et 29 du Groupe d’Action Financière (GAFI), consacrant la nécessité d’une coordination stratégique et opérationnelle entre les autorités de supervision et les organes de renseignement financier.

Venue représenter Monsieur Amadou BA, Ministre chargé du Tourisme, le Secrétaire général du département, Mme Seynabou NIANG, a salué la CENTIF pour son engagement constant et ses efforts soutenus en matière de sensibilisation qui ont contribué à renforcer efficacement la vigilance nationale contre les fléaux du terrorisme et du blanchiment des capitaux.

« Le tourisme est par nature un secteur international impliquant des clients, fournisseurs et partenaires étrangers et cette situation facilite la circulation transfrontalière de fonds ; ce qui peut être exploité pour dissimuler l’origine ou la destination des capitaux illicites », a rappelé le Secrétaire général.

Malgré les atouts importants du secteur touristique national, notamment une richesse naturelle et géographique, une biodiversité préservée, un patrimoine culturel et une stabilité politique, entre autres, Mme NIANG estime que l’introduction de fonds illicites dans le circuit économique légitime par « des opérations apparemment normales » constitue « un facteur de risque » pour les hôtels, restaurants, agences de voyages et autres entreprises liées au tourisme.

« Pour toutes ces raisons, il nous incombe, en tant qu’autorité publique, de veiller à la mise en œuvre rigoureuse des obligations légales, de vigilance et de déclaration afin de prévenir toute utilisation abusive de ce secteur à des fins criminelles », a-t-elle souligné.

Pour sa part, la Directrice de la Réglementation touristique, Mme Ndèye Awa BADJI, a rappelé les efforts consentis par ses services, notamment la rédaction des lignes directrices sectorielles LBC/FT, en partenariat avec la CENTIF, et l’engagement d’un processus national de diffusion dont l’atelier du jour.

« La lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive est devenue un impératif pour le secteur du tourisme qui est une cible potentielle pour les circuits criminels », a fait remarquer Mme BADJI, ajoutant que la diversité des flux et des intermédiaires impose une posture proactive pour prévenir toute compromission des structures hôtelières et des agences de voyages dans les réseaux de blanchiment de capitaux.

Aux fins d’une mise en conformité efficace de leurs pratiques, la Direction de la Réglementation touristique, en sa qualité d’autorité de contrôle, a également attiré l’attention des acteurs du tourismesur l’impératif de vigilance à l’entrée des clients, la tenue rigoureuse des documents, la déclaration des opérations suspectes et la sensibilisation continue de leurs personnels. En conclusion, le Secrétaire général a réaffirmé l’engagement du Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, à accompagner les acteurs du secteur dans cette voie, en veillant à ce que les principes de vigilance et de conformité soient intégrés durablement dans les pratiques professionnelles.